Faux Champagne

Il y a quelques jours, je postais une vidéo qui montrée la destruction de faux Champagne. Le 3 Avril, le journal régional Le Républicain Lorrain publiait un article sur un nouveau faux champagne mais cette fois Italien.

Le faux champagne fait pschitt !

1 920 bouteilles de contrefaçons de Champagne ont été détruites hier à Malancourt-la-Montagne. Cachées au milieu d’une cargaison de vin mousseux italien, elles ont été découvertes en 2005 par les douaniers lorrains à Tiercelet. A la suite cette saisie, une dizaine d’ateliers clandestins d’origine mafieuse ont été démantelés en Italie.

Lentement, les griffes articulées du grappin desserrent leur pression. Des dizaines de caisses de vins tombent dans le broyeur. Un immense fracas de verre éclaté s'en suit. Puis une odeur âcre de vinasse qui n’a rien à envier à celle d’une fin de soirée de féria dans le Sud de la France.

Face à la scène, Jean-Luc Barbier jubile. « On attendait ça depuis longtemps », lâche le directeur général du Comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC). A première vue, les 1 920 bouteilles détruites hier au centre de traitement de déchets Cedilor de Malancourt-la-Montagne, près de Rombas, ressemblaient pourtant à s’y méprendre à celles contenant habituellement le vin champenois. Idem pour les étiquettes, estampillées au nom de la maison Raymond Vadim. Mais les douaniers lorrains ne s’y sont pas trompés.

Le 23 novembre 2005, sur la RN 52 à Tiercelet, près de Longwy, ils interceptent un camion italien se rendant en Angleterre. « Il transportait 18 000 bouteilles de vin mousseux italien. Et 270 caisses de champagne », raconte l’un d’eux. Très vite, la couleur d’une capsule recouvrant le bouchon, blanche au lieu de verte, alerte l’un des connaisseurs. Il repère également une faute d’orthographe du plus mauvais effet : « Maison fondé. » Analysée de plus près, la bouteille recèle une série d’erreurs.

La maison Raymond Vadim n’a jamais existé. L’immatriculation professionnelle obligatoire est fausse. Le code postal d’Epernay, 51 200, est devenu 52 100. Et le millésime 2005, n’est pas encore commercialisé. L’affaire fleure bon l’amateurisme. Les analyses gustatives s’avèrent enfin imparables. « Les œnologues ont estimé qu’il s’agissait de vin mousseux provenant du nord de l’Italie, et plus précisément du Piémont. »

Des noms franchouilllards

Il était commercialisé au prix de 15 € la bouteille dans des épiceries italiennes. C’est peu pour du champagne. Mais beaucoup pour du mousseux italien acheté initialement 2 € la bouteille ! Saisies, les autorités italiennes remontent la filière et démantèlent une dizaine d’ateliers clandestins. 35 kg d’étiquettes autocollantes, aux noms pour le moins franchouillards, y sont retrouvées : Charles Debussy, Henry Guillaume, Pierre Plantard, Henry Flaubert ou Paul Gilbert.

« On peut estimer, au minimum, à 300 000 bouteilles l’ampleur de ce trafic », affirme le CIVC. Elles auraient été commercialisées en Italie, en Grande-Bretagne, « peut-être en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, et même en France où on a des suspicions sur la région Paca. » En 2007, l’enquête prend une autre tournure lorsque 15 000 de ces bouteilles frauduleuses sont retrouvées dans la cave d’une personne faisant l’objet d’une procédure anti-mafieuse. Le parquet de Milan poursuit toujours l’enquête. « Plus que le préjudice économique, c’est le préjudice d’image qui nous préoccupe. De tels procédés affaiblissent la notoriété séculaire de cette appellation », peste Me Michel Escande, qui défend le CIVC.

En 1993, il a déjà obtenu qu’Yves Saint-Laurent retire de la vente son parfum baptisé Champagne. La Seita a connu le même sort pour une de ses cigarettes baptisée du même nom. Aujourd’hui, l’avocat se bat pour que l’appellation champagne, utilisée pour des vins effervescents aux Etats-Unis et en Russie, soit enfin interdite.

Philippe MARQUE.

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